Depuis 10 ans qu’il est disponible en France, le vapotage a connu une croissance importante : le marché mondial progressant de 21 % en 2018 pour atteindre plus de 820 millions d’euros. Malgré ces chiffres, l’avenir de la vape peut être menacé par plusieurs facteurs dont la pression médiatique. Quel avenir pour le marché actuel de la vape ?
La prometteuse perspective économique et une organisation solide du secteur de la vape
Le potentiel de croissance de l’industrie de la vape est énorme, étant donné qu’entre 10 et 15 millions de fumeurs doivent encore être persuadés d’abandonner. La substance présente dans la cigarette a le plus grand risque de les envoyer dans une tombe précoce : le tabac. La France a l’un des taux de tabagisme les plus élevés parmi les pays de l’OCDE. À ce propos, le Bureau d’Études Économiques de Xerfi prévoit des évolutions de croissance entre 5 % et 10 % entre 2020 et 2021 pour le marché du vapotage.
La majorité de la population peut être pleinement fournie au niveau territorial grâce aux plus de 3 000 commerces implantés sur l’ensemble du territoire. Néanmoins, il existe encore certains déserts commerciaux dans les zones rurales, mais ils sont en partie compensés par des sites Web extrêmement efficaces en termes de rapidité de livraison.
La majorité des fumeurs qui souhaitent passer au vapotage peuvent trouver tout ce dont ils ont besoin sur les nombreuses plateformes d’aide et de partage en ligne liés à l’utilisation des vapes. Ils pourront ainsi prendre en main leur sevrage tabagique.
L’ouverture d’esprit des pouvoirs étatique
Les pouvoirs publics français ont une impression favorable de l’utilisation du vapotage comme outil de destruction du tabac. En effet, le gouvernement français a déclaré les magasins spécialisés de cigarettes électroniques « indispensables à la vie de la Nation » pendant le confinement de mars 2020.
De plus, dans un rapport de 2019, l’agence nationale de santé publique de France a reconnu l’utilisation du vapotage comme un outil potentiel pour mettre fin au tabagisme. C’est elle qui est chargée de surveiller la santé des Français pour le compte du ministère de la Santé.
Le CESE (Comité Économique, Social et Environnemental), organe législatif consultatif composé de représentants patronaux, syndicaux et associatifs, a publié en janvier 2019 un rapport sur l’alcoolisme et la toxicomanie. Dans ce rapport, cet organisme propose de « positionner la cigarette électronique avec ou sans nicotine parmi les autres dispositifs de séparation du tabac. Il veut aussi :
- l’intégrer dans le discours de prévention des addictions ;
- former les professionnels de santé à l’accompagner (comme tout outil de réduction des risques) ;
- exclure l’industrie du tabac.
Pour autant, le CESE note que « la fiscalité des cigarettes électroniques et la réglementation de leur publicité, qui sont similaires dans leurs effets ceux du tabac, empêchent leur utilisation comme outil de saisie ».
L’avenir de la vape et les médias
La relation entre le vapotage et les médias n’est pas un flux fluide et ininterrompu. Globalement, les médias se concentrent davantage sur le buzz et les pièces sensationnelles, ce qui pourrait être préjudiciable à l’avenir du vapotage.
Le meilleur exemple est l’attention médiatique accordée aux intoxications par la toxicité de la vitamine E aux États-Unis. Depuis fin août 2019, les États-Unis sont en proie à une mystérieuse maladie pulmonaire. Environ 2 000 personnes ont été hospitalisées à Bilan et 40 personnes sont décédées.
La vape a été désignée comme premier responsable par les médias et il semble que les produits consommés plutôt que l’acte de vapotage lui-même soient à l’origine de ces problèmes respiratoires. En conséquence, la cause signalée des intoxications est la vaporisation d’huile de THC contaminée et n’a rien à voir avec l’inhalation de nicotine pour arrêter de fumer.
La raison profonde est facilement perceptible, car elle consiste en l’utilisation de cigarettes électroniques pour fabriquer des dispositifs permettant de vaporiser des sédatifs au lieu de fumer du tabac pour leur usage prévu. Néanmoins, de nombreux grands médias nationaux publieront des articles censurés qui combinent ces substances intoxicantes avec des cigarettes électroniques.
- Le Figaro : « États-Unis : Plus de 50 décès liés à l’e-cigarette imputés aux liquides glacés » ;
- Le Monde : « Cigarette électronique : lien entre la vitamine E et les maladies pulmonaires formellement établi » ;
- Le site LCI (groupe TF1) : « Cigarette électronique : accrétion de vitamine E, responsable de lésions pulmonaires
Voilà quelques-uns des articles qui seront publiés sur le site de France TV sous la rubrique « Maladies liées au vapotage : les avancées de l’enquête.